Pétition : 100 personnalités marocaines s’engagent contre la règle successorale du ta’sib

100 intellectuels chercheurs, écrivains, sociologues, artistes ou encore militants associatifs marocains ont signé ce 21 mars une pétition pour appeler à mettre un terme à l’injustice faite aux femmes en matière d’héritage.

100 personnalités marocaines disent haut et fort leur opposition à la règle successorale du ta’sib qui discrimine tout bonnement les femmes. Des intellectuels chercheurs, écrivains, sociologues, artistes ou encore militants associatifs marocains connus viennent de signer ce 21 mars un pétition pour réclamer l’égalité des sexes en matière d’héritage. Car aujourd’hui, « selon le droit successoral marocain (Code de la Famille de 2004), les hommes sont des héritiers universels pouvant disposer de tout l’héritage de leurs parents, tandis que les femmes héritent de parts fixes (fardh), et ne peuvent pas recueillir la totalité de cet héritage lorsqu’elles sont les seules héritières. De plus, elles ne peuvent hériter de leur quote-part sans la participation d’au moins un parent mâle au partage de l’héritage », comme il l’est rappelé dans un long texte signé par des plumes marocaines telles que l’écrivaine Leila Slimani, l’islamologue Rachid Benzine, l’actrice marocaine Latifa Ahrrare, la cinéaste Farida Belyazid, le journaliste Abdellah Tourabi, les sociologues Yasmine Berriane et Leila Bouasria, la présidente de l’Insaf Meriem Othmani, la lauréate du prix de l’ONU pour les droits de l’Homme Khadija Ryadi, le médecin et essayiste Asma Lamrabet ou encore l’ancien ministre, professeur universitaire émérite Moulay Ismail Alaoui.
Petit retour en arrière : « L’héritage par ta’sib pouvait être justifié historiquement : dans le système tribal de l’époque où il avait été établi, les hommes non seulement prenaient en charge leurs femmes et leurs proches vulnérables, mais ils supportaient aussi, à eux seuls, la responsabilité de défendre le clan et de s’en porter garants, allant parfois jusqu’à payer des dommages et intérêts pour réparer les préjudices éventuellement commis par ses membres (‘asabiyya». Or au vu du contexte sociale actuel, le ta’sib est « injuste » : « Les oncles ne prennent pas en charge leurs nièces, ni les cousins leurs cousines, ni les hommes, de façon générale, ne s’occupent des parentes éloignées de leur famille, même si celles-ci sont seules et démunies. Dès lors, comment justifier que des proches ou lointains parents d’une personne décédée sans laisser de fils viennent partager l’héritage avec les orphelines sans assumer, en aucune façon, de responsabilité ni matérielle ni morale à leur égard ? » Et les signataires d’insister : « dans le contexte d’aujourd’hui, le ta’sib va à l’encontre des principes de justice du Coran (‘adl) et non dans le sens de ses finalités (maqasid). »
En Tunisie, la question successorale est également sur le devant de la scène. Le 10 mars dernier, plus d’un millier de personnes ont même manifesté pour que les hommes et les femmes héritent enfin de manière équitable.

 

La pétition est à retrouver sur la plateforme Avaaz.org en français et en arabe.

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